Le rappeur au large sombrero le plus latino d’Alsace ! Issu du collectif mulhousien Artcore State Of Mind qui a enflammé quelques belles scènes françaises avant de raccrocher en 2017, AD n’est pas né de la dernière averse. Ses premiers textes remontent à une vingtaine d’années. Et lorsque l’aventure Artcore prend fin, le puncheur bas-rhinois décide de sortir des sentiers bitumés en épiçant son hip-hop à la salsa.

« Je voulais me renouveler. Ma mère est Vénézuélienne et en cherchant dans mes racines, j’ai commencé à explorer de ce côté. Autour de la trentaine, j’ai commencé à écouter beaucoup de salsa des années 70-80. Il m’a suffi d’appliquer les codes du hip-hop aux sons latinos et c’était parti ».

Un premier disque sort en 2017, suivi d’une série d’adaptations hip-hop de standards salsa. AD surfe sur la bonne vague et le public plébiscite ce rap scandé dans une ambiance cubano-mexicaine : « J’ai dans l’idée d’explorer tous les univers musicaux que peut offrir l’Amérique Latine ». Un champ d’influences suffisamment vaste pour amener notre homme à cuisiner le contenu festif du projet Pura Vida.

Les six titres ont été captés et autoproduits au Squart devenu l’Abbey Road du latin-hop à Mulhouse. Un espace dédié à la professionnalisation des artistes où AD a retrouvé Paul, son compagnon percussionniste et maestro des tempos ensoleillés. Premier single, Oye Como Va  réveille le thème popularisé par Santana. AD tenait à en donner sa version « entre l’hommage et l’inspiration », assortie d’un message clair : « Mets du soleil dans ta vie ».

Les autres titres mixent son cubain et flow urbain d’une voix chaude qui s’exprime dans les langues mêlées de Molière et Cervantès. Dans ses nouvelles chansons, AD évoque la liberté, les rêves, la fête, les amis… « Il faut profiter de la vie. Pendant des années j’ai été très sombre, dans un rap underground qui traite des problèmes de société. Désormais, j’ai envie de voir sourire les gens qui m’écoutent, d’être plus léger sans avoir pour autant des paroles dénuées de sens. Mais c’est aussi le propre de la salsa de parler du quotidien, d’amour, de partage, de fête et d’ouverture à la vie ». Sur son prochain single, Sofrito , AD s’entoure de chœurs sensuels. Cette fois, il est question de gastronomie relevée comme il se doit et de l’art d’accommoder les restes de la veille.

Oser la musique dans l’esprit club. Une orientation assumée par AD El Mariachi lorsqu’il rafraîchit les traditionnelles partitions latinos. C’est cette bande-son vibrante qui accompagnera bientôt AD et Paul, enfin prêts à sortir du tunnel et entourés de quatre compañeros sur scène : Phil Moniz a la batterie, James Sindatry à la basse, Sébastien Valle au clavier et Ludovic Lambert la trompette.

(extrait de l’article de Thierry Boillot paru dans le journal L’Alsace du 22 juin 2021)

DISCOGRAPHIE

  • « Pura Vida » (EP six titres, 2021)
  • Los grandes exitos (album CD 2019)
  • Le voyage (EP CD 2018)
  • Anejo especial (CD 2017)
  • Bobby 6 Killer – par AD & Cerky
  • AD „El Mariachi“

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